Adoption homosexuelle: Emmanuelle B. obtient l’agrément du département
L’institutrice homosexuelle Emmanuelle B. a reçu l’agrément du conseil général du Jura pour l’adoption d’un enfant, conformément à la décision rendue par le Tribunal administratif (TA) de Besançon le 10 novembre dernier, a-t-on appris mercredi auprès de son avocate.
Emmanuelle B., en couple depuis 20 ans avec sa compagne et qui s’est battue pendant 10 ans pour avoir le droit d’adopter, a obtenu l’agrément de la collectivité samedi, a indiqué à l’AFP son avocate, Maître Caroline Mécary.
« C’est une bonne nouvelle, car finalement, le président du conseil général du Jura n’a pas cédé aux pressions politiques de certains de ses amis » qui souhaitaient qu’il fasse appel du jugement du TA, a-t-elle déclaré.
Après avoir pris connaissance de la décision rendue le 10 novembre, le département avait annoncé qu’il ne la contesterait pas mais le sénateur UMP du Jura Gérard Bailly avait demandé quelques jours plus tard à son président de faire appel.
« Emmanuelle est très heureuse. Elle doit maintenant choisir un pays et faire les démarches légales pour qu’on lui confie un enfant », a-t-elle précisé.
Me Mécary a précisé que sa cliente « ne souhaite pas adopter un nourrisson, mais un enfant de trois à cinq ans ». « Il y a beaucoup d’enfant de cet âge à adopter, donc on devrait lui en confier un assez vite », a-t-elle estimé.
Les juges administratifs avaient enjoint la collectivité jurassienne d’octroyer un agrément d’adoption sous 15 jours à compter de la notification du jugement, avec une astreinte de 100 euros par jour de retard.
Emmanuelle B. avait demandé au TA de lui accorder l’agrément qui lui avait été refusé à deux reprises, en 1998 et 2009, par le conseil général du Jura.
Emmanuelle B. s’était ensuite tournée vers la Cour européenne des droits de l’Homme de Strasbourg, qui avait finalement condamné la France pour discrimination sexuelle en octobre 2008.