Violences Policières « ordinaires »
Je commence ma semaine en accompagnant un homme victime de violences policières qui se sont soldées par une fracture de la clavicule et 40 jours D’ITT à ce jour. Ce dossier emblématique du comportement d’une police qui se croit tout permis. Au départ mon client et un ami sont dans les couloirs du métro pour aller récupérer une correspondance.
Ils entendent une personne courir derrière eux et qui arrivée à leur hauteur leur dit : « Comment doit-on vous appelez Madame ou Monsieur ? » Mon client qui est gay se retourne et dit « C’est quoi cette question bête ? », son ami qui est une personne trans enchaîne en disant « c’est homophobe et discriminatoire ».
Cela vaut aux deux compères un contrôle. Le policier qui a posé sa question « bête » demande à mon client de sortir ce qu’il a dans ses poches. Mon client sort son téléphone portable, le policier le frappe sur la main, le téléphone tombe par terre, mon client se baisse pour le ramasser, le policier à ce moment- là le fait tomber tête en avant, mon client chute et se casse le nez.
Il est attrapé toujours par le même policier qui lui tord le bras dans le dos, tire dessus pour le menotter le tout en présence de 3 autres collègues qui ont blémi devant tant de violences gratuites.
Mon client hurle de douleur, Il est amené sans ménagement au commissariat où les pompiers sont appelés : ils disent aux policiers que mon client doit être emmené à l’hôpital.
Au commissariat mon client a droit à la totale : photo et prise d’empreinte, puis il remis en liberté avec une convocation pour notre audition de ce matin.
Alors que les pompiers avait déclaré qu’il fallait l’emmener aux urgences de l’hopital il a du se rendre par ses propres moyens à l’hôpital, tant bien que mal. Il a été immédiatement hospitalisé et opéré durant cinq heures.
Il est sorti trois jours plus tard; A sa sortie il a déposé plainte dans un commissariat et a été extrêmement mal reçu par le policier qui a pris la plainte (la médirocrité couvre la violence). Je précise qu’il était accompagné de l’assistante sociale qui le suit depuis des années.
Mon client a près de 60 ans, il est de corpulence chétif et compte tenu de son parcours il n’a pas du tout le profil d’un rebelle.
J’ai envoyé de mon coté une plainte au Procureur (car la plainte déposée par le client va évidemment tomber dans les oubliettes). Ces violences policières absolument gratuites (ici à caractère homophobe en raison de l’apparence des deux hommes, apparence qui renvoie aux clichés de la personne gay et de la personne trans, sont intolérables. Elles sont rendues possibles car de trop nombreuses juridictions ne les sanctionnent pas. Et cela me révolte (encore et toujours).
Que veut mon client, lui qui a été persécuté dans son pays d’origine ? Il veut la Justice.