Mariage et procréation pour tous: explications et débat
Antoine Perraud
Paris – Dans un souci d’information, de pédagogie et de confrontation, Mediapart vous propose de redécouvrir un débat vidéo réunissant quatre experts : l’avocate Caroline Mécary, les historiens Régis Révenin et Florence Tamagne, ainsi que le militant associatif et universitaire Louis-Georges Tin.
Le débat politique deviendra-t-il épreuve de force partisane, galvanisant la droite et terrifiant la gauche, à l’instar de la mobilisation de 1984 au sujet de l’enseignement privé (dit « libre » ) ? Transformer un échange de vues en logomachie paralyse l’analyse. Dernier exemple en date : le mariage homosexuel (dit « pour tous » ). À Mediapart, nous entendons braver la panne de réflexion sur ce sujet, en favorisant l’information, la pédagogie, mais aussi la confrontation au bon sens du terme.
Comment penser une telle évolution ? Les dés sont pipés. Des religieux, avec le renfort de certains thérapeutes, convoquent une anthropologie naturaliste pour théoriser leurs préjugés. Face à un tel conformisme normatif, l’accusation d’homophobie fuse parfois plus que de raison chez quelques esprits bienséants de gauche. Les uns envisagent la société comme une entité cadenassée ; les autres comme « le paradis imaginaire des individus » – c’est ainsi que Milan Kundera définit le roman…
Pour échapper aux ornières de l’altercation, pour retrouver l’allant de la délibération, nous avons réuni quatre producteurs de savoir ou d’intelligence du réel : l’avocate Caroline Mécary , les historiens Régis Révenin et Florence Tamagne , enfin Louis-Georges Tin , expert-militant et militant-expert (il préside notamment le comité Idaho : International Day Against Homophobia and Transphobia).
D’emblée, mettons sur le tapis la question qui divise : y a-t-il une continuité indiscutable entre le mariage, l’adoption, mais aussi, « pour tous » , la PMA (procréation médicalement assistée), voire la GPA (gestation pour autrui) ?…
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Examinons ensuite comment l’histoire de la dépénalisation de l’homosexualité ne saurait s’apparenter à une progression jamais contrariée vers l’affranchissement universel…
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Pour prolonger, comparons deux types de revendications homosexuelles d’après-guerre, dans une France oppressive : l’égalité dans l’insertion, recherchée par Arcadie (à partir de 1954) ; l’exaltation de la différence et la désintégration des normes, voulues par le FHAR au début des années 1970…
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Aujourd’hui, en notre époque de basses eaux idéologiques, les tenants du mouvement se heurtent à un parti de l’ordre prudent et camouflé, comme en témoigne le discours d’un clergé reconstitué : des prêtres, des imams, des rabbins et des psychanalystes !…
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L’ultime vidéo ci-dessous, plutôt que de prétendre conclure, relance la discussion : ce n’est qu’un début continuons le débat ! Où le journaliste de Mediapart tente – en vain – de pousser ses interlocuteurs dans leurs derniers retranchements, au nom de l’anathémisation de la pensée petite-bourgeoise…
