Ces bébés apatrides nés de mères porteuses
Les deux berceaux sont vides. Dans la chambre, l’armoire est remplie de cadeaux de naissance. Les paquets sont intacts, les rubans pas défaits. Dans leur maison, Pierre et Olivier , après quinze ans de vie commune, avaient tout préparé pour accueillir les jumeaux qu’ils ont eus en Inde. Pierre, 44 ans, est leur père génétique. Il a eu recours à une mère porteuse, ce qui est prohibé en France mais autorisé en Inde. Ils ne sont pas le seul couple, homo ou hétéro, à se rendre à l’étranger pour avoir un bébé. Ce que les autorités françaises voient d’un très mauvais œil. Aujourd’hui, cette famille est dans l’impasse. Le consulat a refusé de délivrer des laissez-passer pour les enfants, nés le 12 mai, et qui ont jusqu’à présent toujours vécu avec leur père. Les bébés n’ont pas la nationalité indienne, ils n’ont pas de mère qui désire les élever. Leur père, dont le visa expirait demain, a été contraint de regagner la France en les laissant derrière lui. «Je les ai confiés à une nounou. Au moment de partir, je n’ai pas pu me retourner»,confie Pierre, complètement laminé, quelques jours après son départ de Bombay.