Pas toujours facile de louer une salle

Pour l’instant, ça se passe plutôt bien. Me Caroline Mécary, l’avocate des mariés de Bègles devenue spécialiste du droit des personnes homosexuelles, ne voit que « des couples heureux et impatients, qui veulent constituer un dossier d’adoption pour l’enfant de l’un des époux ». Même le maire d’Arcangues (Pyrénées-Atlantiques), Jean-Michel Colo, qui avait refusé de marier Guy et Jean-Michel début juin, serait sur le point de revoir sa position devant la menace de suspension de ses fonctions. « Ça ne veut pas dire que tout est simple », assure toutefois Elisabeth Ronzier, présidente de SOS homophobie. « Les refus pénalement répréhensibles sont rares, mais beaucoup de couples se font rembarrer de manière plus insidieuse, par un traiteur ou un loueur de salle. »

Ainsi, deux jeunes femmes du Rhône projetant de se marier courant 2014 ont jeté leur dévolu sur un site magnifique qui s’est révélé… appartenir au diocèse de Lyon. Averti, celui-ci s’est opposé à la location. Le couple a ensuite essuyé un deuxième refus, d’une chatelaine qui leur a martelé qu’il était « hors de question qu'[elle] assiste à ça ». Dans le sud de la France, ce sont également deux femmes qui ont contacté SOS homophobie pour dénoncer un prestataire de salle de réception qui les a bien accueillis par téléphone, puis s’est montré gêné au moment de la visite… sans jamais les rappeler. « Elles sont venues aux nouvelles quinze jours plus tard et on leur a répondu que la salle était déjà louée. Pour en avoir le coeur net, elles ont créé une autre adresse mail pour refaire une demande… Et là, la salle était redevenue disponible! »