Manifeste pour l’égalité des droits, c’était il y a 17 ans
L’agression dont a été victime Sébastien Nouchet, brûlé vif parce qu’homosexuel, a soulevé une vague d’émotion et d’indignation. Elle a fait prendre conscience de quelle haine les gays, les lesbiennes, les transsexuel (le) s pouvaient faire l’objet en France comme ailleurs.
Il semble qu’un large consensus se dessine aujourd’hui pour organiser la lutte contre l’homophobie (il conviendrait cependant de ne pas oublier la lutte contre la transphobie). Mais nombre de ceux qui se déclarent prêts à soutenir des projets législatifs visant à pénaliser les injures homophobes ou les incitations à la haine et à la discrimination sont les mêmes qui hier s’opposaient aux avancées de l’égalité des droits et notamment au pacs.
Qu’en est-il aujourd’hui ? Donner une définition restrictive de l’homophobie en ne dénonçant que la haine à l’encontre des homosexuels, et non pas toute politique discriminatoire à leur égard, reviendrait à permettre à nombre d’homophobes de faire part de leur compassion et de s’auto-décerner des brevets de tolérance et de progressisme tout en refusant, comme auparavant, toute avancée vers l’égalité des droits.