La petite musique de la GPA fait son retour

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La petite musique de la GPA fait son retour

Billet

Et revoilà, comme déjà dans le bruit et la fureur des débats sur le mariage pour tous, jetée en place publique l’équation «ouverture de la PMA (procréation médicalement assistée) à toutes les femmes = bientôt la GPA (gestation pour autrui)». Le projet de loi bioéthique prévoyant de mettre les hétéros, les lesbiennes et les célibataires à égalité face aux techniques d’aide à la procréation, qui doit être débattu à l’Assemblée en septembre, n’avait même pas été encore présenté en Conseil des ministres que l’on défouraillait sur l’infamie de la marchandisation du ventre d’une femme porteuse. Ce grand bal avait – entre autres – été ouvert par Valérie Pécresse (présidente de la région Ile-de-France, cheffe de file du mouvement Libres ! au sein de LR) dès le mois de juin. Le pas de danse a été repris mardi par Guillaume Larrivé, candidat à la présidence du parti Les Républicains. Lui aussi souhaite que «le principe d’indisponibilité du corps humain», soit inscrit dans la Constitution. Des fois que… Des fois que ce principe déjà garanti dans nos textes ne soit pas assez clair ? Sérieux ? Qui peut imaginer que la loi du 29 juillet 1994 relative au respect du corps humain qui interdit la GPA ne cède soudainement sous les coups de boutoirs de hordes d’homos désireux de devenir pères et prêts à exiger au nom de l’égalité des citoyens (et notamment des hommes et des femmes), une extension de la PMA (avec don d’ovocyte et don de ventre) à leur personne ?

L’affaire en droit ne tiendrait pas : la GPA est interdite à tous, hommes et femmes (oui, il n’y a pas que les homos concernés, certaines ont des utérus défaillants ou en sont privées). Comme l’explique l’avocate Caroline Mécary, «on ne peut donc pas tirer argument d’un traitement différent entre hommes et femmes» pour demander une extension de la PMA à la GPA. En outre, le Conseil constitutionnel stipule «qu’à situation de faits similaires, traitement juridique similaire…» Or, sauf problème médical, une femme peut porter un enfant, un homme non… Au-delà même du nœud juridique, les faits parlent d’eux-mêmes : à ce jour, hormis une pincée de LREM prêts à débattre de la GPA en septembre, dont Aurélien Taché qui serait d’accord pour voter un amendement allant dans le sens d’une «GPA éthique, gratuite, entre sœurs» (y a-t-il d’autres élus pour se souvenir que la GPA n’est pas toujours diaboliquement marchande ?), les politiques, y compris à gauche (et à rebours de certains sondages auprès des Français) sont contre la GPA. Comme le projet de loi déposé, qui a bien pris soin de le rappeler. Des fois que…